Saturday, 22 April 2017
In the train to Wakayama...
In the train to Wakayama...
And just like that, two weeks of WWOOFing in
Japan are history. This morning, after the ususal breakfast, we packed our
bags, folded our futons, and were driven to the station where we boarded a
train bound for the south. The trip also signifies a return to the world of
shiny trains, business people and 7-elevens.
Back to civilization!
Jef in the bullet train
The past week has pretty much been business as usual, where we worked six hours
per day, doing various different things around the farm and their new
restaurant. Some of those activities where satisfying (painting is nice),
others downright boring, such as covering traditional mud walls with white
plaster inside the barn, where it is always dark and cold. One of the reason
that we did little ‘farming’ and more of this DIY stuff is that it is still
very early in the season. Another reason is that Takao-san, as opposed to
Sebastien (the French guy we worked for in March) only grows a few crops, but
the ones he grows, he grows in bulk: rice, tomatoes, soy beans and wheat. Of
those four, we only saw one step in the production line of rice.
Plastering, plastering always plastering...
Painting the bathroom
Jef and his sexy slippers working under the roof
Growing things, and especially crops that store well in bulk has an advantage,
namely that it can become a replacement for money, in the sense that it can be
used for trading against other things. Traditionally in Japan, the status of a
samurai was not so much measured by the size of his sword, but the amount of people
he could sustain with the amount of rice he grew on his land. In this regard,
Takao-san and his family were pretty rich people. A rough calculation tells me
that if the average person eats three bowls of rice a day, and each hole in the
seedbox was worth one bowl, he could sustain 200 people for a year. His family
consiting of three people, that leaves him plenty to sell and give away, which
he did. Many dishes on the table came from ‘a friend’ (he always used the word
friend), whether it was tofu, soy sauce, oil, vegetables, beans, bamboo shoots,
and so on. As his wife is a trained chef, she is quite innovative when it comes
to combining this raw ingredients into full meals. Just the humble soy bean for example, can be
used to make soy sauce, tofu, miso soup, and okara, which is a by-product of tofu making and has a hummus-like
consistency. Combine that with a bowl of rice, some eggs from your own
chickens, some vegetables from you garden, and you are already pretty
self-sufficient. In the non-productive winter months Takao-san worked in a sake
brewery (wine made from, you guessed it: rice), and he had some home-brew he
let us taste. During these two weeks I re-read a book by Joel Salatin called
“Folks, this ain’t normal” which has a great quote in it: “If we could figure
out how to make our own toilet paper, we could pretty much pull the plug on
society”.
Now for most people, us included, his lifestyle is pretty hardcore and far from
what we know. But let’s not forget that his way of living is historically
normal. Our grandparents and the people before that grew most of their own
food. Native Americans used to sleep with dried bison meat hanging in their
tipi over their heads, just as Takao’s family sleeps between their bags of
rice. There must be something very comforting about looking at those bags and
knowing that you’ll be able to feed your family for the year to come.
Takao giving a bath to the rice seeds :)
Now compare that with the average Tokyoite. Japanese-grown rice is considered a
luxury here, but most cheap rice is imported from other places like Australia
and California, where rice-seeds are simply thrown out of airplanes. A lot of
those seeds will never sprout, but they don’t really care. Most other products consumed
in Tokyo probably also come from other places around the globe.
Digging to put plastic lining to keep the water in
Happy because I thought it was done but noooo
Covering the rice with newspaper and plastic and textile!
As
self-sufficient as he is, Takao-san relies on no one but himself to feed his
family for the year to come; whereas most of us rely on people we do not know
for our food-security. In that sense, there is a lot we have learned from him,
and these two weeks with his family will remain an inspiration for the years to
come.
Jef
Deux semaines de WWOOFing se sont
donc écoulées à Azumino. Comme mentionné dans le post précédent, nos journées
suivaient toutes à peu près le même programme. A part une virée à la poste,
dans un magasin de bricolage ou à la pharmacie (le froid et l’humidité ayant eu
raison de nos petits corps frêles), nous nous habituions peu à peu à notre vie
« loin du monde ». Sans rire, deux semaines sans wifi, donc sans
netflix ou Youtube à volonté et sans centre ville pour se promener, ça permet
vraiment de se rendre compte du temps qui passe, ce qui a ses avantages et ses inconvénients.
Une chose est sûr je suis contente d’avoir apporté plusieurs livres.
Cette deuxième semaine nous avons perfectionné nos techniques plus ou moins élaborées de bricolaache (#D&co). Nous avons scié, cloué, vissé, coupé, peint, brossé, limé, soudé, collé, plâtré, nettoyé, déplacé, planté...
Cette deuxième semaine nous avons perfectionné nos techniques plus ou moins élaborées de bricolaache (#D&co). Nous avons scié, cloué, vissé, coupé, peint, brossé, limé, soudé, collé, plâtré, nettoyé, déplacé, planté...
Si on m’avait dit un jour que je serai en train de scier une planche pour le toit d'un restaurant au milieu des montagnes au Japon, et ce en claquettes svp, je n’y aurais surement pas cru.
Sur le chemin de la maison au restaurant
Dans un genre de bricomarché :D
Nous n’avons malheureusement pas passé
beaucoup de temps dans les champs (à part quelques jours pour le riz) et donc pas appris autant que nous le
souhaitions sur l’agriculture ou le maraichage mais cette expérience, comme
toutes dans la vie, nous a enseigné certaines choses. L’une d’entre elles, et
la principale selon moi, est la capacité de faire beaucoup avec peu. Je
m’explique.
Nous avons passé une grande partie de nos
journées à améliorer la grange (je ne sais pas si on peut appeler ça comme ça,
en tous cas la petite réserve où Takao pose le matériel et dans le futur mettra
les récoltes de riz). Pour éviter que les souris ne s’infiltrent dans le
bâtiment nous avons rebouché les trous présents dans le mur. La grange étant
faite de paille et de boue, nous avons tout d’abord ramassé tout ce qui était à
terre puis nous l’avons tout simplement mélangé avec de l’eau pour l’agglomérer
ensemble et reboucher les trous. Nous allions cherché l’eau directement dans la
rivière qui passait à côté (le restaurant s’appelle d’ailleurs
« Kawakita » ce qui veut dire Rivière-Nord). Je ne sais pas pourquoi
mais j’ai trouvé ça tout à fait fascinant. J’ai sans doute regardé trop de
documentaires sur Arte mais ça m’a fait un peu penser à ces gens en Afrique qui
construisent leurs Cases avec de la boue ou des bouses de vaches :)
Pour recouvrir les murs nous avons ensuite
mélangé du sable et une poudre blanche (du calcaire) avec de l’eau. Je ne sais
pas s'il y a des fans de la chaine youtube « Primitive Technologie »
mais je pourrais passer des heures à regarder ce mec construire des maisons au
milieu de la forêt avec ses mains nues et à partir de rien. Et ben juste pour un
moment j’avais l’impression d’être dans une de ces vidéos. Nous ne portions
jamais de gants non plus, je ne compte plus le nombre de petits
« bobos » sur mes mains par contre j’ai compté le nombre de fois que
je me suis frappée le pouce avec le marteau. Deux. Nous utilisions ce qui
trainait dans le coin comme lui et la plupart du temps du bois mais bon la
comparaison s’arrête là, heureusement nous avions de nombreux outils pour nous aider.
J’ai toujours été fascinée par les gens
manuels ou doués pour créer quelque chose. Que ce soit le dessin, la mécanique,
la musique ou la construction, j’ai toujours été totalement bluffée par ce
qu’un humain peut faire de ses dix doigts. Je trouve ça fou de pouvoir
construire sa maison par exemple, ou de réparer sa voiture soit même ou de
faire ses propres meubles. Takao a cette capacité de construire un abris avec
les bouts de bois qui trainent dans le coin, une vise par ici, une équerre par
là, un coup de scie et voilà une table. Un problème de porte qui coince, tenez
prenez ce bout de métal et taper dessus, 10 minutes plus tard la porte glisse
comme par magie sur cette barre d’aluminium anciennement abandonnée. Ca parait
surement tellement basique pour plein de personnes, pour moi c’est du génie. Je
ne viens pas du tout d’une famille bricoleuse à la base (déso Papa Maman, comme
je balance) alors je n’ai pas tellement appris a réparer des trucs. Et on
dirait pas comme ça mais y’a quand même une p’tite technique pour viser avec
une visseuse électrique par exemple!
Hisami-san avait aussi cette faculté de
faire des choses en “recyclant”. Au grand malheur de Jef, les repas étaient
presque tout le temps constitués de riz mais je n’avais vraiment aucune idée
qu’on pouvait faire tant de choses à partir du même ingrédient. Je n’ai jamais
vu quelqu’un utiliser les restes aussi efficacement. Un exemple, un soir alors
que j’apprécie plus que d’habitude le repas je me rends compte que c’est
simplement le riz du midi cuit dans les restes du bouillon qui l’accompagné, un
espèce de risotto vraiment délicieux. Puis le matin je m’émerveille à propos
des pancakes et Jef me fait remarquer que ce sont les restes du risotto mélangé
à de la farine! 3 repas fait avec la même base et pourtant 3 repas totalement
différents.
Bref il y a toujours quelque chose à
apprendre une leçon a retenir de nos expériences bonnes ou mauvaises alors je
me souviendrai de l’ingéniosité de Takao-san, de l’imagination d’Hisami-san et
de l’esprit de solidarité de cette communauté de voisins qui partagent et
s’entraident tout au long de l’année ! Un bel enseignement par les temps
qui courent, il va falloir se serrer les coudes et être présents les uns pour
les autres :)
Camille
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